Blogspot ne m’autorise plus aucune
photo.
J’ai, parait-il, épuisé mon quota.
Moules à gaufres ! Grosses moules !
Ce que Tibor Csernus et Edward Hopper ont
en commun c'est d'avoir illustré des couvertures de livres de poches et de
revues, d'être peintres, graveurs, etc.
Mais
ils ont chacun leur manière de faire qui est singulière et différente.
Csernus, le Dissipé, perd de « sa
peinture » dans l'illustration. Hopper garde sa singularité de peintre
dans l'illustration ; parfois il se surpasse dans l’illustration.
Là où Csernus peint des personnages,
Hopper les élimine un à un comme quasiment toute l'Humanité est absente de ses
toiles ; et ce, pour mieux se focaliser sur la manière de montrer la réflexion
de la lumière sur une surface, la plus banale soit-elle.
Cette banalité des choses, pompes à
essences, bars vides, pièces vides, avec
leurs couleurs perdues «d’aigre-douce habitude publicitaire», ces choses
extirpées du quotidien, ou plutôt de ce qu’on croit être notre quotidien, réduites
à être seules, à être uniques en leur propre propriété, à s’avaloir
elles-mêmes, ces « marchandises-ourobos » qui, non contentes de
s’auto-consummer, ôtent en plus de sa chair à l'humanité, ces
« choses » comme dans un roman de Maupassant constituent avec
« leurs leumières » le monde moderne, sa vacuité, ces vertiges qui
sont d’une froideur que Hopper rend chaude avec la lumière, la « froideur-chaude"
dans le sens où Mac Luhan l'entendait
des médias : hot dog, hot line et néant chaud, l’Enfer.
Donc il y a cette remontrance de la
modernité (américaine), ça plait. Le discours ressemble au médium, ou plutôt le
discours est le médium comme disait N.Chomsky ! Tout va bien. C’est l’poste
qui parle, on écoute le poste d’où sort la voix de son maître !
Vu de près cette peinture, qui est donc de
prime abord commerciale, qui trompe l'oeil, qui trompe la vie, cette peinture
qui après tout n’est rien, devient un terrain idéal pour tenter de restituer la
lumière.
Tout ce fatras va laisser à Hopper cette
possibilité d'exploration des surfaces réfléchissantes. Alors là, Hopper est
assez fort. Il aurait pu travailler les laques pour Ripolin, Valentine,
Epifhane, ou Tollens. Il aurait barbouillé
les prairies de verts printemps, de gris souris, la rosée en rose pâle
brillant, les boutons d’or en jaune d’or ruisselant, que du Glossy quoi ! Et
dans les multiples couches de la profondeur, la lumière diffuse sa toute puissance.
La lumière éclaire ! En ça Hopper est fantastique et unique. Très fort. On
ne peut pas dire que c’est un peintre ; on ne peut pas dire non plus qu’il
n’est pas un peintre. Il est à voir, c’est déjà ça ! Ce qu’il a fait est
une découverte.
Enfin, mais c’est autre chose, Hopper est
facétieux ; son pompiste joint le geste à l’inutile, c’est un personnage de J. Tati. Les femmes
sont toujours « sa » femme ! Les ombres ne correspondent pas aux
lumières et vice versa. Ce que l’on croit être une vue photographique est une
photographie impossible. Hopper est un peu belge dans le sens des illusions
comme celles de Magritte !
Hopper
c’est bien !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Soyez à la fois léger-léger mais soutenu-soutenu dans vos commentaires.
Légers-légers, soutenus-soutenus, compris, okay, capito bene, entendu, d'ac', assurément, oui, soit, lu et approuvé, j'ai votre acquiescement, conformément, selon ce protocole, en toute symétrie, avec votre assentiment, comme convenu, à l'unanimité, à l'unisson ?
Bon, ça roule !