mardi 11 décembre 2012

A propos de Tibor Csernus et Edward Hopper.



Blogspot ne m’autorise plus aucune 

photo.

J’ai, parait-il, épuisé mon quota.

Moules à gaufres !  Grosses moules !


     Ce que Tibor Csernus et Edward Hopper ont en commun c'est d'avoir illustré des couvertures de livres de poches et de revues, d'être peintres, graveurs, etc.
Mais ils ont chacun leur manière de faire qui est singulière et différente.
     Csernus, le Dissipé, perd de « sa peinture » dans l'illustration. Hopper garde sa singularité de peintre dans l'illustration ; parfois il se surpasse dans l’illustration.
     Là où Csernus peint des personnages, Hopper les élimine un à un comme quasiment toute l'Humanité est absente de ses toiles ; et ce, pour mieux se focaliser sur la manière de montrer la réflexion de la lumière sur une surface, la plus banale soit-elle.
     Cette banalité des choses, pompes à essences, bars vides, pièces vides,  avec leurs couleurs perdues «d’aigre-douce habitude publicitaire», ces choses extirpées du quotidien, ou plutôt de ce qu’on croit être notre quotidien, réduites à être seules, à être uniques en leur propre propriété, à s’avaloir elles-mêmes, ces « marchandises-ourobos » qui, non contentes de s’auto-consummer, ôtent en plus de sa chair à l'humanité, ces « choses » comme dans un roman de Maupassant constituent avec « leurs leumières » le monde moderne, sa vacuité, ces vertiges qui sont d’une froideur que Hopper rend chaude avec la lumière, la « froideur-chaude" dans le sens où Mac Luhan l'entendait  des médias : hot dog, hot line et néant chaud, l’Enfer.
    Donc il y a cette remontrance de la modernité (américaine), ça plait. Le discours ressemble au médium, ou plutôt le discours est le médium comme disait N.Chomsky ! Tout va bien. C’est l’poste qui parle, on écoute le poste d’où sort la voix de son maître !
     Vu de près cette peinture, qui est donc de prime abord commerciale, qui trompe l'oeil, qui trompe la vie, cette peinture qui après tout n’est rien, devient un terrain idéal pour tenter de restituer la lumière.
     Tout ce fatras va laisser à Hopper cette possibilité d'exploration des surfaces réfléchissantes. Alors là, Hopper est assez fort. Il aurait pu travailler les laques pour Ripolin, Valentine, Epifhane,  ou Tollens. Il aurait barbouillé les prairies de verts printemps, de gris souris, la rosée en rose pâle brillant, les boutons d’or en jaune d’or ruisselant, que du Glossy quoi ! Et dans les multiples couches de la profondeur, la lumière diffuse sa toute puissance. La lumière éclaire ! En ça Hopper est fantastique et unique. Très fort. On ne peut pas dire que c’est un peintre ; on ne peut pas dire non plus qu’il n’est pas un peintre. Il est à voir, c’est déjà ça ! Ce qu’il a fait est une découverte.
    Enfin, mais c’est autre chose, Hopper est facétieux ; son pompiste joint le geste à l’inutile,  c’est un personnage de J. Tati. Les femmes sont toujours « sa » femme ! Les ombres ne correspondent pas aux lumières et vice versa. Ce que l’on croit être une vue photographique est une photographie impossible. Hopper est un peu belge dans le sens des illusions comme celles de Magritte !
Hopper c’est bien !

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