mercredi 30 mars 2011



DE LA LIGNE A LA RUE


Le wagon de la rame sur cette ligne est bouclé par trois types. On peut descendre mais personne ne bouge. Impossible de regarder ailleurs, de refuser voir ce qui s’y passe. Les hommes sont en retrait. Les femmes, debout sans détourner le regard fixent l’homme, jeune, solide et singulièrement surexcité. Il les apostrophe à voix haute pour être entendu de tous : - viens sur mes genoux salope , dit il à une femme. -Et toi qu’as-tu à me regarder, tu suces ? Un visage délivre une réprobation muette sans équivoque. La tension est dure, froide, sale, déraisonnable. Les deux acolytes les moins en verve terrorisent par leur simple présence, en renfort. En tant qu’homme, bouger ou intervenir à ce moment délicat signifie se battre et mettre le feu aux poudres. Le « chef » jouit de ses propres paroles, du silence qu’il impose. Centre du monde, nombril de métro. Cela dure plusieurs stations. Longtemps. Aucune femme ne baisse les yeux. Je ne descends pas à ma station. Je reste faire block, on ne sait jamais, et je m’approche du tiers énergumène qui perd petit à petit sa contenance et se demande comment tout cela va finir. Près de la porte, prêt à sortir, bravache et pleutre, il marmonne encore quelques insultes finissantes et inaudibles. Ils ont pris une drogue qui leur permet d’aller loin. Ils sont allés loin. Ils descendent enfin à Strasbourg-Saint-Denis, pour traîner et finir rue Saint Denis. Déverser leur mépris sur les femmes prostituées du quartier. Je les suis, je les perds. Ils s’éteignent, noir obscur dans les lumières de la ville.

Le consommateur usagé
L'usager piétiné

dimanche 27 mars 2011

LE VOILE en chantier... Voilo voilà voili voilà, Voilù voilù voilù voilà, Voilo voili voilà voilà, Voilo voilà voili voilo, Voilà voilà voili voilù, Voilo voilà voili voilà, Voilà voilo voilà voilà, Voilo voilùvoilà voilà, Voilo voilù voili voilà.

vendredi 25 mars 2011

DES MURS A PÊCHES,
MONTREUIL s/s BOIS...
NEUF - TROIS




Mur à l'abandon...


Murs au repos,


En fleurs,


Pêcher sur un mur,


A Montreuil sous bois, aujourd'hui.

mercredi 23 mars 2011


Le verre dans la bouteille


DITS CHEZ TOTO

Il y a sur des marchés, des vendeurs de jouets, jeux de patience et des casse-têtes pas toujours chinois. Il existe un casse-tête qui enserre dans un entrelacs de bois et de ficelles une bouteille qu’on ne peut pas ouvrir sans connaître la solution de cet assemblage compliqué. Dans ce cas, une seule solution casser le goulot pour verser et boire le contenu. Aujourd’hui, derrière une vitrine, pour 75 euros, une bouteille vide en verre transparent contient à l’intérieur un verre à pied dont le pied est aussi le culot de la bouteille. Je n’ai jamais bu au goulot, toujours dans un verre à pied ou dans un « Duralex 24 made in France » modèle réfectoire. Si cette bouteille vide est pleine, il faut la casser pour attraper le verre qui est à l’intérieur, mais une fois cassée et le liquide répandu, on ne peut plus se servir un coup à boire ! Si elle est vide on peut admirer sa capacité de nuisance : une impasse totale.

Dans mon boulot, (dans mon goulot ? d’étranglement ?), je suis avec des enfants et je me « plains » d’avoir trop peu d’échanges avec des adultes au cours d’une journée. Je pourrais en avoir plus si je répondais à certains ou certaines. Ce que je faisais systématiquement auparavant ; toutes les occasions étaient bonnes pour boire un coup. Maintenant j’accepte moins les invitations (donc il y en a moins), plus d’alcool, fini, et marre des discours univoques, marre d’écouter des épanchements rébarbatifs. (Je bois moins les paroles).
Et puis dans mes ivresses, ( ma grand-mère qui buvait sec disait : - tant pire ! ) je parlais seul à ceux qui n’étaient pas là avec moi, et même à des gens qui ne m’avaient jamais adressé la parole et à qui je n’avais jamais parlé. Un peu comme tout à l’heure dans cette boulangerie : -woin woin, cri d’un bébé, - mon chéri, crie une maman et moi de répondre (dans ma tête, heureusement) - je me doutais bien que vous ne vous adressiez pas à moi ! Donc j’en voyais du monde dans une journée, illusions comprises.

Il y a eu cette réunion anniversaire entre alcooliques patentés et conjoints, parents ou enfants d’une personne qui boit trop. Les partages étaient émouvants notamment lorsqu’ils étaient très personnels. Mais tous finissaient par vanter les mérites de l’association qui les a tellement aidés. Qui, sans son existence et la manière avec la quelle elle procède, seraient morts à l’heure actuelle. Bon, à un moment j’ai trouvé que les thuriféraires de l’hagiographie de l’association commençaient à me peser. Si dans cette association j’y trouve encore mon compte, qu’il m’est agréable d’y venir, j’ai aussi quelques moments déplaisants en tête. Tout n’est pas bien. Par provocation, j’ai dit que j’étais arrivé dans cette soirée 100% alcoolique et qu’au fil des échanges je devenais à moitié alcoolique (à moitié alcoolo étant une régression puisque le programme vise à s’accepter totalement dépendant, ce qui est juste). Certains se sont marrés, d’autres on eut l’air de dire « mon pauvre, tu n’as rien compris » !
Je n’ai jamais eu le sentiment en arrêtant de boire de vivre un nouveau départ comme certains, rarement des alcooliques, aiment à le dire ; plutôt une continuité différente de ma vie. Peut-être est-ce dû à mon âge ? Ou bien est-ce dû au fait qu’alcoolique on l’était en buvant et qu’on le reste en arrêtant et devenant abstinent ? Continuité alcoolique avec ou sans alcool. Oui.

En sortant de cette réunion quelqu’un m’a dit que j’étais comme ces gamins qui aiment casser leur jouet ! Disons que je n’aime pas l’unanimité a priori, j’aime entendre une parole par forcément anti, mais discordante ; pour mieux apprécier la musique ?!

Je suis sorti guilleret de cette réunion. Et que vois-je sur le trottoir ? Un chariot à roulettes de super marché. Et voici que je l’embarque discrètement chez moi pensant que des roulettes, ça peut toujours servir ! Une fois monté au deuxième étage avec l’engin, je me suis dit que j’étais vraiment incurable : je n’avais pas besoins de roulettes (envie que les choses aillent comme sur des roulettes ?) et il ne me restait plus qu’à redescendre le chariot sur le trottoir sans me faire remarquer.

IL EST PLISSBOE D’ERCIRE N’IRTPMOE CMOEMNT OU PQSUREE ET D’ERTE CIROPMS ! N’EST-CE PAS ? OU ARLOS C’EST QUE VUOS EETS TTEMNEOALT CON OU CNONE.


IL EST POSSIBLE D’ECRIRE N’IMPORTE COMMENT OU PRESQUE ET D’ETRE COMPRIS ! N’EST-CE PAS ? OU ALORS C’EST QUE VOUS ETES TOTALEMENT CON OU CONNE.


Le Liesz-vuos ? Sleon une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dnas les mtos n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la ...www.teleferique.org/stations/.../chogpyrit/ - En cache - Pages similaires


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Questions :

a) cunilingus et anticonstitutionnellement, ça donne quoi ?

b) cela marche-t-il dans toutes les langues ?

jeudi 17 mars 2011

UN BON MOT

Flipper, avoir peur. Paniquer sous l’effet d’un hallucinogène, être comme une bille dans un flipper. Par extension, avoir peur dans n’importe quelle circonstance. Aujourd’hui pour la première fois je supporte et admets que ce mot puisse être employé sans vulgarité par un journaliste de radio (radio-actif ?!) présent sur la place de la centrale nucléaire japonaise endommagée. Hallucinant et anxiogène, c’est le bon mot. Flippant.






MOA dessiné et peint par Y.

mercredi 16 mars 2011



LE SIDERATEUR DE PARTICULES
Cette photographie d'un photogramme "nucléaire" où le papier est le mur, où le révélateur est l'irradiation d'une vraie échelle en bois, d'une véritable personne vivante. Et comme sur toute photo la réalité a été et la photo ne retient et ne fige que ce qui a été. Dans ce cas il y a bien pire, la concommitence presque absolue entre le figé et la mort. Seule la désintégration du réel a permis la réalisation de cette photo.
Cette personne a atteint le ciel sans prendre le temps de monter l'échelle. Il y en eu beaucoup qui ne prirent pas l'échelle pour monter aux cieux.

mardi 15 mars 2011




Petite angoisse poisseuse, engluage d’huile existentielle. Cerné par l’impossibilité d’imaginer comment gagner sa vie ou avoir un peu d’argent supplémentaire, il lui prend à la gorge un… L’imagination en défaut empêche la solution. La gorge se resserre et renforce cet empêchement qui déclenche la peur. Tout est dose. D’oser faire ou pas ! Peur de devoir retrouver la station assise dans le métro, l’envahissante fatigue. La manche vide.

L'odeur de Cl. Monet



L’odeur du discours.

Au XIXème siècle, l’odeur est à la poudre et le Peacemaker, le « faiseur-de-paix », est une arme qui sert à tuer pour faire la paix. Tuer pour faire la paix, tout un art de vivre qui n’en finit pas de revivre.
Mais ça date sûrement de bien avant jésus-christ. Le dévoiement du sens des mots, le glissement progressif du plaisir de taper sur les autres, l’oxymore de choc. En fait ça doit dater de vers l’apparition du langage ou de pas longtemps après.
Les pauvres odeurs de cuisine envahissent la Riche Cuisine des Odeurs ; la lutte des classes non plus ne date pas de la dernière pluie. Lorsque j’allais travailler à Bruxelles par la route, je traversais le « Complexe de l’Eau d’Heure », au nom à la fois freudien (complexe !) et fichtrement moyenâgeux (l’eau d’heure…). Grande étendue de plaines et de bois parsemée de barrages étendus d’eau.
Bon, pour en revenir à nos petits chevaux, l’odeur, qui n’a jamais été en odeur de sainteté, ne peut plus être innocente (qui ne nuit pas selon l’étymologie) depuis que J. Chirac, en 1991, a compris qu’on ne pouvait pas tout supporter venant des étrangers, notamment le bruit et l’odeur. Le discours peut être aussi entêtant qu’une image pornographique. « Après tout remettons-les dans les bateaux » ce qui va de soit pour Ch. Brunel vingt ans plus tard, mais pas seulement pour elle. Nous continuons la mauvaise glissade vers la chaise électrique.
Invulnérables et imperméables, le sommes-nous ? Mon œil. Ce qu’on croit, plus fort que… au fait plus fort que quoi et que qui ?
La langue, à force d’être rabotée, finit par nous en faire avaler des couleuvres à un point tel que nous n’y prêtons plus d’importance. Bien sûr, on s’enquille la potion avec plus ou moins de résistance, en renâclant, en ralentissant l’échéance. Hé puis on abandonne, ça ne nous regarde pas, la connerie humaine ! Combien de « risques psychosociaux » ou « d’investissements locatifs » avons-nous déjà absorbés et digérés au point de trouver normal de les voir débarquer tous les jours dans nos assiettes et de continuer à s’en goinfrer mine de rien ! Même quelquefois d’en tirer de menus profits.
C’est le coté facile et fumier du discours d’extrême droite qui n’a qu’à asséner cette parole qui ne fatigue pas trop pour remporter la mise. Vendu c’est pesé. Et ça roule. Et lundi prochain, un pensum obligatoire : « le Devoir de Mémoire » !

Y. est une petite fille qui ne s'exprime que par le dessin. Là, sur le dessin, elle pond un oeuf.
Ce jour-là, Y. a ses règles.

samedi 12 mars 2011

CERISIER EN FLEUR AU COUVENT DES CORDELIERS
Souvenir de Jacques Rebotier, essai de « Suicide par pendaison » :
Je me ... Pan !
Je me ré- Pan !
Je me re- Pan !
Je me dé- Pan !
Etc.

lundi 7 mars 2011

Le Machiniste.

Sur un même trajet quotidien en métro il arrive souvent de monter dans la même rame d’un jour à l’autre. Voire s’asseoir à la même place. Habitudes. Il serait plus amusant d’en changer fréquemment, monter en queue, en tête, fermer les yeux, dire des gros mots, se gratter, etc. Avoir l’esprit d’aventure… Mais on façonne sa petite économie du voyage. Ou plutôt du déplacement. Alors on peut voir la même gueule, au même endroit, à la même heure tous les jours. De la même façon on montre sa bobine au même endroit, à la même heure, chaque jour ! Avec ses travers et ses politesses !
Là, un type assis souvent seul sur le même siège jaune vissé au quai. Noblesse oblige : avec souvent une bouteille à ses pieds. L’Unique et sa Propriété trône, ici et glaviotte des vagues de vagues paroles à l’encan. Mieux disant.
Nobliau fichtrement moyenâgeux. Accoutré d’un pardessus « Vieille-France » loden élimé bleu marine. Emmitouflé dans la crasse d’un passe-montagne en laine grise pelucheuse. Le tout surmonté d’un bitos de première, galurin sans couleur, griffé « paysan-du-bocage ou paysan des Alpages ». Faut pas pinailler de trop près sur la marque, sur l’étiquette. Les chaussettes assorties à l’indigence mentale, impeccablement blanches. Blanches sur des mocassins noirs.
Et lui ? Sale et noir à l’intérieur. Raciste.
Le conducteur de la rame, machiniste de son état, stoppe comme il se doit à la station Goncourt, quitte son habitacle, descend sur le quai pour plaisanter et lui serrer la main.