mardi 15 mars 2011


L'odeur de Cl. Monet



L’odeur du discours.

Au XIXème siècle, l’odeur est à la poudre et le Peacemaker, le « faiseur-de-paix », est une arme qui sert à tuer pour faire la paix. Tuer pour faire la paix, tout un art de vivre qui n’en finit pas de revivre.
Mais ça date sûrement de bien avant jésus-christ. Le dévoiement du sens des mots, le glissement progressif du plaisir de taper sur les autres, l’oxymore de choc. En fait ça doit dater de vers l’apparition du langage ou de pas longtemps après.
Les pauvres odeurs de cuisine envahissent la Riche Cuisine des Odeurs ; la lutte des classes non plus ne date pas de la dernière pluie. Lorsque j’allais travailler à Bruxelles par la route, je traversais le « Complexe de l’Eau d’Heure », au nom à la fois freudien (complexe !) et fichtrement moyenâgeux (l’eau d’heure…). Grande étendue de plaines et de bois parsemée de barrages étendus d’eau.
Bon, pour en revenir à nos petits chevaux, l’odeur, qui n’a jamais été en odeur de sainteté, ne peut plus être innocente (qui ne nuit pas selon l’étymologie) depuis que J. Chirac, en 1991, a compris qu’on ne pouvait pas tout supporter venant des étrangers, notamment le bruit et l’odeur. Le discours peut être aussi entêtant qu’une image pornographique. « Après tout remettons-les dans les bateaux » ce qui va de soit pour Ch. Brunel vingt ans plus tard, mais pas seulement pour elle. Nous continuons la mauvaise glissade vers la chaise électrique.
Invulnérables et imperméables, le sommes-nous ? Mon œil. Ce qu’on croit, plus fort que… au fait plus fort que quoi et que qui ?
La langue, à force d’être rabotée, finit par nous en faire avaler des couleuvres à un point tel que nous n’y prêtons plus d’importance. Bien sûr, on s’enquille la potion avec plus ou moins de résistance, en renâclant, en ralentissant l’échéance. Hé puis on abandonne, ça ne nous regarde pas, la connerie humaine ! Combien de « risques psychosociaux » ou « d’investissements locatifs » avons-nous déjà absorbés et digérés au point de trouver normal de les voir débarquer tous les jours dans nos assiettes et de continuer à s’en goinfrer mine de rien ! Même quelquefois d’en tirer de menus profits.
C’est le coté facile et fumier du discours d’extrême droite qui n’a qu’à asséner cette parole qui ne fatigue pas trop pour remporter la mise. Vendu c’est pesé. Et ça roule. Et lundi prochain, un pensum obligatoire : « le Devoir de Mémoire » !

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Bon, ça roule !