Lorqu'on m'a offert ce lacet publicitaire, je me suis écrié intérieurement houllala! C'est un cadeau empoisonné, ce n'est pas un cadeau, c'est un objet inutile délicat d'abandonner, de s'en débarasser discrêtement aux ordures alors que c'est un enfant qui me le donne. Ou qui s'en débarasse en me l'offrant! D'un seul coup tout devenait compliqué. J'ai senti que ce lacet allait encombrer ma tête, m'empêcher de rêver. Ce cordon est devenu le symbole de l'aliénation humaine aux objets inutiles. Même l'enfant pourtant âpre à la vision et à la possesion d'un truc qui brille n'en voulait pas. Un projet de cordon publicitaire bon, ç'aurait été vulgaire ; mais là, il s'agit d'un cordon bien réel, existant et visible au-delà de toutes couleurs discrêtes. Impossible à ignorer, passer à coté sans le voir, ne pas le prendre en main. Mes pensées oscillait entre Edgard Poe et Karl Marx ! Entre l'obnubilation disproportionnée à l'enjeu et la sidération qu'on ait pu non seulement concevoir mais rendre possible l'existence d'une chose aussi laide, que des gens fussent payés pour ça. Ce cordon devenait le paradigme de toute la laideur publicitaire et consumériste. L'objet capitaliste qui rend fou et qui empêche toute intelligence.
Tout cela s'est passé dans ma tête en quelques secondes.
Depuis le cordon a trouvé son inutilité : j'y ai accroché une chose dont je ne me sers jamais et qui finira peut-être un jour à la poubelle, si ce n'était, là encore, un cadeau !
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