J’aime bien le care, idée d’un projet socialiste de Martine Aubry. Le mot est certes maladroit. Prendre soin des autres aurait été plus explicite comme projet de vie ensemble. C’est la raison pour laquelle je dis : j’aime bien, bien atténuant mon exaltation pour cette idée. Pour deux raisons : parce que l’utilisation de l’anglais ravale l’idée à un concept, ce qui me déplait, et parce qu’économiquement et politiquement il n’est pas sûr que Martine Aubry soit bien organisée, pour mettre en œuvre son idée. A voir.
Bien entendu ça a l’air désuet de bien aimer une idée, ça fait ringard. Pas très mode les idées ! Mais le bien des autres me touche et par ricochet me concerne. Le bien des autres, le bien commun, le bien public. La République, peut-être bien que : oui-da !
Vouloir le bien des autres. Cette phrase est à double sens. Elle peut signifier soit convoiter le bien d’autrui, soit souhaiter que les autres aillent mieux. Selon que le bien d’autrui constitue ses avoirs ou qu’il s’agit de prêter son attention à l’autre, voir comment il va, comment il est. Avoir dans un sens et être, bien-être mal-être, dans l’autre.
Je travaille avec des enfants handicapés dont certains viennent de milieux pauvres sur plusieurs plans, financier, social, etc. Avec aussi parfois des écarts culturels à la norme importants et souvent en leur défaveur. Le médecin pédopsychiatre de l’établissement dit d’un enfant : ce serait (être) bien qu’il soit (être) mieux dans sa peau, qu’il s’autorise à être (être) un enfant. Bon. Silence. Une éducatrice pense qu’avant d’être, certains enfants devraient AVOIR. Elle remarque qu’ils n’ont (avoir) même pas un ballon pour jouer au foot dans la cour. Comment pourraient-ils être…footballeurs ?! Ne serait-ce pas du matérialisme dialectique ça ?! Ô mauvais esprit !
J’ajouterai qu’ils n’ont pas de soutien thérapeutique, de soins psychiatriques quand ils le nécessitent, et peu ou pas d’orthophonie, de psychomotricité, etc. Surcharger le handicap quoi.
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