La descente
C’est l’heure de pointe. Une journée de labeur. La rame se vide entièrement et s’emplit tout autant. L’artère du couloir en cet endroit, un goulot d’étranglement ; les molécules humaines qui partent croisent celles qui arrivent et qui viennent sans cesse : frictions, chaleur, heurts.
Un couple a choisi cet endroit et cette heure, là. Lui et elle sont petits. Lui un chapeau, elle un foulard. Assis contre le mur, ils disparaissent du regard dès que la foule gonfle et enfle les couloirs. Piétinés comme des galets. Ils s’apprêtaient pour un concert. Roms d’avant les Roms, ancêtres, avec chacun une espèce de sale petite guitare usée (une vièle à archet, probablement) et à l’autre main un archet artisanal, arc taillé dans du bois brut, à la serpe. Comme dans un livre de contes pour les enfants. Ils ressortent de la cohue et du chaos, bas-reliefs intacts émergeant de la rigole et prêts à commencer le concert. Mais personne ne peut s’arrêter là les écouter. Rescapés, éternels rescapés des vagues humaines.
Alors je monte les escaliers, voyageur déçu de ne pouvoir écouter un air joué sur ces instruments improbables. Me croisent en descendant trois individus qui se pourlèchent les babines rien qu’à penser ce qu’on lit déjà dans leurs yeux pétillants : on les tient, ils ne peuvent être ailleurs, ils sont en bas…
C’est l’heure de pointe. Une journée de labeur. La rame se vide entièrement et s’emplit tout autant. L’artère du couloir en cet endroit, un goulot d’étranglement ; les molécules humaines qui partent croisent celles qui arrivent et qui viennent sans cesse : frictions, chaleur, heurts.
Un couple a choisi cet endroit et cette heure, là. Lui et elle sont petits. Lui un chapeau, elle un foulard. Assis contre le mur, ils disparaissent du regard dès que la foule gonfle et enfle les couloirs. Piétinés comme des galets. Ils s’apprêtaient pour un concert. Roms d’avant les Roms, ancêtres, avec chacun une espèce de sale petite guitare usée (une vièle à archet, probablement) et à l’autre main un archet artisanal, arc taillé dans du bois brut, à la serpe. Comme dans un livre de contes pour les enfants. Ils ressortent de la cohue et du chaos, bas-reliefs intacts émergeant de la rigole et prêts à commencer le concert. Mais personne ne peut s’arrêter là les écouter. Rescapés, éternels rescapés des vagues humaines.
Alors je monte les escaliers, voyageur déçu de ne pouvoir écouter un air joué sur ces instruments improbables. Me croisent en descendant trois individus qui se pourlèchent les babines rien qu’à penser ce qu’on lit déjà dans leurs yeux pétillants : on les tient, ils ne peuvent être ailleurs, ils sont en bas…
Le métropolite !
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Bon, ça roule !